Yves Couture et Lawrence Olivier (dir.), Vers Deleuze. Nature, pensée, politique, Presses de l’université Laval et Éditions Hermann, 2018
- Par-delà les effets de mode et les motifs politiques qui ont pu aider ou nuire à sa réception, l’œuvre de Gilles Deleuze semble plus que jamais mobilisée et retravaillée dans des domaines étonnamment divers de la pensée contemporaine. Notre ouvrage s’inscrit dans ce contexte vivant par une série d’études et de dialogues critiques centrés sur trois aspects fondamentaux : les propositions deleuziennes pour une philosophie de la nature, ses propositions sur le statut et le propre de la pensée et, enfin, les horizons politiques d’une œuvre protéiforme. Trois aspects par lesquels cet esprit classique qu’était aussi Deleuze retrouvait peu ou prou la tripartition stoïcienne de la philosophie. Mais trois aspects désormais traversés par une même intuition et une même visée : l’élaboration systématique de cette pensée de la différence qui hante notre époque.
- Édition Hermann : http://www.editions-hermann.fr/5433-vers-deleuze.html
- Presses de l’Université Laval : https://www.pulaval.com/produit/vers-deleuze-nature-pensee-politique

Hugo Bonin, La démocratie hasardeuse, XYZ, 2017
- Il est presque devenu cliché de parler de la «crise de la démocratie» que traversent les sociétés occidentales. Les femmes et les hommes politiques sont désormais perçus comme une caste de privilégiés au service des grandes entreprises et du monde de la finance. La corruption rend les citoyens de plus en plus cyniques et les pousse à l’abstention les jours de vote. Mais si le problème de notre système politique n’était pas celui qu’on pense? Si les médias, les citoyens, les jeunes ou les populistes n’étaient pas à blâmer, mais plutôt le processus même au cœur de notre démocratie: les élections? Dans cet essai, Hugo Bonin nous rappelle que pendant longtemps, d’Aristote à Montesquieu ou Rousseau, l’élection a été jugée trop aristocratique et trop élitiste. Pour attribuer des responsabilités politiques, les démocrates avaient recours à un outil oublié de nos jours: le tirage au sort. Retraçant l’histoire perdue du hasard en politique ainsi que différents exemples de son utilisation contemporaine, cet ouvrage fournit des pistes de réflexion pour ceux qui souhaitent transformer notre démocratie représentative. Parce que la politique, c’est l’affaire de n’importe qui.
- Éditions XYZ: http://editionsxyz.com/livre/la-democratie-hasardeuse-1480/
Laurent Alarie, Mohammed Brahimi, Marc-André Cyr, Nichola Gendreau-Richer, Omer Moussaly, Lawrence Olivier, Un système sans qualité – Matériaux pour une critique du capitalisme, M Éditeur, 2017
- « Aliénation », « Capital », « fétichisme », « valeur d’échange », « exploitation », « plus-value », « travail abstrait », « classe », « impérialisme », « socialisme », « communisme », « prolétariat »… Qui donc utilise encore ces concepts dont la seule évocation provoque un sourire plein de condescendance et de paternalisme ? Qui parlent encore ainsi, sinon quelques militantes, dont les tracts plus ou moins jaunis sont comme les fossiles idéologiques d’un autre monde ? À défaut de supprimer l’exploitation, nous l’avons rendue démocratique. À défaut de supprimer la domination, nous l’avons rendue élective. À défaut de supprimer ces maux, nous avons cessé de les nommer… La démocratie bourgeoise domine désormais sans partage notre imaginaire. Elle est l’horizon infranchissable de nos attentes. Quiconque désire le dépassement de la société marchande est jugé « antidémocratique ». Notre époque a troqué le « Exigeons l’impossible ! » de Che Guevara pour la « Soif d’aujourd’hui » de Coca Cola. Notre « conscience malheureuse » s’est progressivement transformée en « fausse conscience heureuse ». La réalité capitaliste serait rationnelle, elle serait le seul système permettant de satisfaire nos besoins. Elle en a accepté les règles, et les grandes causes ont cédé la place aux dysfonctionnements temporaires et aux différents « excès » à contenir. Les gens les plus audacieux revendiquent une diminution des « écarts » entre les riches et les pauvres et une réduction de la « trop » grande pollution industrielle. Quiconque lève la tête hors de ces pointillés délimitant le « principe de réalité » défini par l’ordre est considéré comme un extrémiste. « Fétichisme », « aliénation », « marxisme », « anarchisme », « marchandisation », « néolibéralisme », « romantisme révolutionnaire », « unidimensionnalité », « liberté »… Voilà quelques-uns des concepts que les auteurs de ce livre proposent de nous les réapproprier. Non dans l’objectif ambitieux d’élaborer une « nouvelle » théorie de la société, mais dans celui beaucoup plus modeste de nier les fausses vérités d’un cri toujours plus strident, et de mieux dénoncer le faux qui fait violence au vrai.
- M Éditeur: http://m-editeur.info/un-systeme-sans-qualite/